ATI, 40 ANS D’AVENTURES AU CROISEMENT
DES ARTS, DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES

Samedi 6 décembre 2025 à l’Université Paris 8, Amphithéâtre X

INSCRIPTION / PROGRAMME / ACCÈS

ATI a 40 ans ! Est-ce que nous aurions pu l’imaginer au moment où nous avons distribué, en 1983, un court texte aux étudiants d’Arts plastiques afin d’expérimenter, avec une dizaine d’entre eux, un prototype de formation en Arts et Technologies de l’Image, formation créée un an plus tard !

Cette nouvelle formation, ouverte en 1984, s’est voulue résolument interdisciplinaire, un des principes fondateurs du Centre Universitaire Expérimental de Vincennes (CUEV) créé en 1969 à la suite de mai 1968 (devenu ensuite l’Université Paris 8). Doter les étudiants d’ATI d’une double compétence artistique et technoscientifique était une voie pour mettre en pratique ce principe afin de développer des esthétiques singulières et des créations originales. Il y a eu aussi la volonté de perpétuer l’esprit du CUEV dans ATI : considérer les étudiants et les enseignants-chercheurs comme des alter ego, les uns et les autres apportant réciproquement leurs savoirs, leurs compétences, leurs capacités de création, d’invention artistique ; encourager la collaboration, la solidarité entre les étudiants et non la compétition ; relier intrinsèquement la formation à la recherche, permettant ainsi une dynamique d’évolution pendant ces 40 ans.

Pour les 30 ans d’ATI, Edmond Couchot avait fait une intervention (vous la trouverez dans le programme de la journée ci-desous) pour le forum « Du centre expérimental de Vincennes au centre universitaire des arts » (Semaine des Arts de l’Université Paris 8, 2014). Elle résume si bien nos intentions pour ATI, la relire pour « Les 40 ans d’ATI » ne semble pas anachronique, bien au contraire…

Retrouvons-nous, le samedi 6 décembre à l’Université Paris 8, Amphi X, autour de tables rondes thématiques réunissant d’anciens étudiants d’ATI parmi 40 promotions.

Ainsi, nous pourrons focaliser sur la “La R&D dans les studios d’animation, d’effets spéciaux et de jeux vidéo des années 1990 à aujourd’hui ; interroger les liens entre art, technologie et code tissés par les “Artistes codeurs et codeuses” ; aborder les questions de la transmission et de la préservation du numérique en examinant les relations entre “Art, technologie, patrimoine et postérité” ; découvrir les réalisations des “Créateurs et créatrices d’images CGI ou FX” ; exposer les avancées en “Animation, capture de mouvement, personnages”; discuter de l’approche expérimentale et évolutive de “l’Enseignement et de la Recherche en création numérique” et enfin, questionner les rapports entre “Création numérique, industries créatives & culturelles et écologie.”

À l’issue de cette journée d’anniversaire riche et dense, nous vous proposerons de partager ensemble un cocktail, puis de continuer l’anniversaire dans Paris lors d’une soirée VJing & A/V Set animée par d’ancien.ne.s étudiant.e.s d’ATI.

L’équipe ATI-INREV

INSCRIVEZ-VOUS RSVP :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdYa9nKkKPm82s46stZvHH3Qaqd7dgzLZBVV4w_3S1Ec7oqqQ/viewform?usp=dialog


Programme

Matin

8h45 : Accueil

9h00 : Discours d’ouverture
Par l’équipe ATI-INREV

9h15 : La R&D dans les studios d’animation, d’effets spéciaux et de jeux vidéo des années 1990 à aujourd’hui

Xavier Bec, Laurent Clavier, Félix David, Jean Delac, Stéphane Deverly, Maelys Jusseaux, Elie Michel, Sophia Mouajjah (pressentie, visio), David Nahon, Olivier Tubach
Animation : Lolet Ong et Cédric Plessiet

11h15 : Pause (15 min)

11h30 : Artistes codeurs & codeuses

Michel Bret, Florine Fouquart, Anne-Sarah Le Meur, Cédric Plessiet, Alice Zanuttini
Animation : Marie-Hélène Tramus

12h30 :  Art, technologie, patrimoine & postérité

François Gutherz, Edwige Lelièvre, Laetitia Perez, Nicolas Serikoff
Animation : Sophie Daste et Laetitia Perez

13h15 : Pause-déjeuner (1h15)

Après-midi

14h30 : Créateurs & créatrices d’images (CGI, FX) 

Maxime Causeret, Nelson Dos Santos (pressenti), Hubert Fourneau, Omar Meradi (visio), Laurianne Proudhon, Ludovic Ramisandraina, Dominique Vidal
Animation : Virginie Guilminot et Rémy Sohier

15h50 : Animation, capture de mouvement, personnages

Valérie de Palma (visio), Gilles Deschaud, Aby Diallo, Ali Hamdan, Catherine Pelachaud, Anastasiia Ternova
Animation : Georges Gagneré

17h10 : Pause (15 min)

17h25 : Enseignement & Recherche en création numérique

Owen Appadoo, Daniel Barthélemy, Raoul de Charette, Nefeli Dimitriadi (visio), Karleen Groupierre, Judith Guez, Joël Laurent, Mantos Santorineos (visio)
Animation : Sophie Daste et Marie-Hélène Tramus

18h50 : Création numérique, industries créatives et culturelles & écologie

Anne-Laure George-Molland, Etienne Pécheux, Flavio Perez, Inès Selmane, Jean-Baptiste Spieser
Animation : Jean-François Jégo

19h50 : Discours de clôture
Par l’équipe ATI-INREV

Soirée

20h00 : Cocktail
à l’entrée de l’Amphi X, Université Paris 8

21h30 : Continuons la soirée à Paris
VJing & A/V Set par d’ancien.ne.s étudiant.e.s d’ATI


Plan d’accès

Amphithéâtre X (Bâtiment L)
Université Paris 8, 2 Rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis
Métro 13 – Saint-Denis Université (terminus)


Intervention d’Edmond Couchot pour le forum « Du centre expérimental de Vincennes au centre universitaire des arts », Semaine des Arts de l’Université Paris 8, 2014

“La formation Arts et Technologies de l’Image (ATI) a cette année 30 ans. Elle doit sa création à un concours de circonstances exceptionnelles qui ont permis à quelques enseignants-chercheurs d’origine disciplinaire différente de se réunir autour d’un projet d’enseignement et de création-recherche innovant dans les arts plastiques et visuels dans les universités, Hervé Huitric, Monique Nahas et Michel Bret, des précurseurs qui réalisaient avec leur propre logiciel des images de synthèse dans une visée artistique, dès le milieu des années 70 au Centre Universitaire Expérimental de Vincennes. Ces chercheurs faisaient partie du Groupe Art et Informatique de Vincennes qui réunissait des plasticiens, des musiciens et des informaticiens. Faisaient aussi partie de l’équipe fondatrice d’ATI, Jean-Louis Boissier, Liliane Terrier, Anne-Marie Eyssartel, Marie-Hélène Tramus, une jeune vidéaste, et moi-même, plasticien cinétique passionné par les possibilités des nouvelles technologies dès les années soixante. 

L’idée centrale du projet était d’ouvrir aux étudiants d’arts et d’ailleurs une formation capable de les doter d’une double compétence : des connaissances scientifiques et techniques de base dans la programmation informatique de l’image de synthèse et des aptitudes pour la recherche-création artistique qui devaient se concrétiser par la réalisation d’œuvres numériques originales. Soulignons que cette idée de recherche-création était partagée à l’époque par la majeure partie des départements d’arts de l’Université. Une idée qui allait à l’encontre de la politique culturelle officielle qui voulait séparer l’art de la technique. Nous pensions au contraire que l’utilisation maîtrisée des technologies numériques apportait à l’artiste une expérience perceptive et esthétique inédite, un savoir-sentir et un savoir-faire inhabituels, comme l’avait fait par exemple la perspective, sous la Renaissance. 

Enseigner à des artistes la programmation informatique et les algorithmes de la synthèse d’image apparaissait comme une véritable incongruité, et l’avenir du numérique dans l’art fortement hypothétique. Or, le développement des images de synthèse et des technologies numériques en général a effectivement confirmé que nous avions vu juste, car les outils graphiques conçus par les ingénieurs de l’industrie des images imposent une esthétique par défaut et nécessitent d’être affinés et complétés, à l’aide de fonctions programmées pour répondre aux exigences de l’art. Ainsi, nos diplômés, grâce à leur double compétence, peuvent-ils servir de chaînon manquant, dans les studios d’animation et d’effets spéciaux, entre les infographistes et les informaticiens. Cette double compétence, souple et polyvalente, leur permet d’une part de pousser aussi loin que possible leur propre esthétique et leur propre créativité et d’autre part de s’adapter à l’évolution permanente des technologies. Ce qui fait la différence entre une formation universitaire fondée sur le principe de la recherche-création, capable d’anticiper l’apparition de nouvelles idées, des innovations, de nouvelles professions ou débouchés, et des formations, comme il en existe beaucoup, qui n’offrent souvent qu’un enseignement clé en main prisonnier d’outils rapidement obsolètes.”